
Revue Immobilière
Immobilier au Québec : tendances et enjeux depuis la mi-juin 2025
Le marché immobilier québécois traverse l’été 2025 dans un contexte de forte activité, marqué par la hausse des prix, la progression du volume de transactions et l’impact persistant des taux d’intérêt sur la capacité d’achat et la stabilité financière des ménages. Les articles publiés depuis le 15 juin confirment que la prudence et la préparation restent essentielles, tant pour les acheteurs que pour les vendeurs.
Hausse des transactions et pression sur les prix
Après une fin d’année 2024 déjà très dynamique, le marché immobilier continue de s’accélérer en 2025. Selon les plus récentes analyses, le nombre de transactions résidentielles a bondi de 52 % en décembre dernier par rapport à l’année précédente, et la tendance se poursuit cet été. L’APCIQ souligne que les premiers acheteurs sont revenus en force, profitant de la baisse du taux directeur et d’un plus grand nombre d’inscriptions sur le marché. Cette dynamique alimente une progression soutenue des prix, qui devraient continuer à grimper en raison de la demande accrue et de la compétition pour les propriétés abordables1.
Taux d’intérêt : entre soulagement et ajustements nécessaires
La baisse du taux directeur au printemps a donné un nouvel élan au marché, mais son impact reste nuancé. Pour les nouveaux acheteurs, la différence sur les paiements mensuels demeure modeste, alors que la hausse des prix compense largement l’économie réalisée sur les intérêts. Pour les propriétaires qui renouvellent leur hypothèque, la réalité est plus difficile : la majorité doit composer avec des taux bien plus élevés qu’à l’origine de leur prêt, ce qui entraîne une augmentation importante de leurs versements. Selon un sondage TD, près de 45 % des emprunteurs s’attendent à une hausse de leurs paiements, et 73 % prévoient devoir réduire leurs dépenses, voire reporter des rénovations ou vendre pour acheter plus petit2.
Hausse des mises en vente et risques de ventes forcées
La combinaison de la hausse des taux et du nombre record de renouvellements hypothécaires en 2025 (1,2 million au Canada) accentue la pression sur plusieurs ménages. Les données de JLR montrent une augmentation des mauvaises créances, des préavis d’exercice (+19 %), des délaissements (+21 %) et des hypothèques légales (+17 %) au Québec. Cette situation laisse présager une hausse des mises en vente, ce qui pourrait à terme stabiliser l’augmentation des prix ou même créer une concurrence accrue entre vendeurs1.
Les acheteurs face à des choix stratégiques
Malgré la baisse des taux, la hausse des prix et la compétition féroce compliquent l’accès à la propriété. Les acheteurs doivent arbitrer entre acheter maintenant à un prix élevé avec un taux plus avantageux, ou attendre une nouvelle baisse des taux, au risque de voir les prix grimper davantage. Les maisons « clés en main » restent très recherchées, tandis que les propriétés nécessitant des rénovations sont plus difficiles à vendre, car les coûts de financement des travaux ont aussi augmenté3.
Conclusion
Le marché immobilier québécois à la mi-juin 2025 demeure très actif, mais il est traversé par des forces contradictoires : hausse des prix et des transactions, pression sur les budgets due au renouvellement des hypothèques, et incertitude économique persistante. Pour les acheteurs, la préparation financière et la vigilance sont essentielles. Pour les vendeurs, le contexte reste favorable, mais la multiplication des mises en vente pourrait exiger une stratégie de mise en marché plus réfléchie dans les prochains mois.
Sources
Journal de Québec, « Immobilier: retour des acheteurs et possible flambée des prix pour 2025 », 13 janvier 2025.
Journal de Québec, « Est-ce le bon moment pour acheter une maison? », 17 juillet 2024.
Journal de Québec, « C'est complètement fou: la baisse du taux directeur favorise le marché immobilier à Québec », 14 mars 2025.
Journal de Québec, « Taux d'intérêt: réduire ses dépenses pour payer l'hypothèque », 5 juin 2025.